SOUTH CENTRAL - EAST LOS ANGELES
 

Pourquoi ne pas évoquer ces deux secteurs, même si les touristes s'y font rares en raison de l'insécurité qui y règne ? Le vaste SOUTH CENTRAL L.A s'étend de DOWTOWN jusqu'au port de LONG BEACH au sud. EAST LOS ANGELES est une vaste zone mal définie recoupant la partie est de la ville.

Ainsi, il est possible d'offrir un schéma assez clair de la topographie urbaine. A l'ouest, en bordure d'océan, une bande côtière à majorité blanche va vers l'est jusqu'à la frontière que représente le FREEWAY 405. Au delà, jusqu'au FREEWAY 5, s'étendent SOUTH CENTRAL et le ghetto noir de WATTS. Certains prétendent que la pauvreté de ce quartier en fait un morceau d'Afrique au cœur de la Californie. A l'est du FREEWAY 5 commence EAST LOS ANGELES, dont la population est majoritairement hispanique. Il y règne une intense activité économique, un bourdonnement qui contraste avec le silence pesant de WATTS.

SOUTH CENTRAL, EAST L.A, ces deux zones sont séparées l'une de l'autre par les larges bandes de bitume des deux principales autoroutes de Californie. Une séparation géographique qui est d'abord une séparation sociale et ethnique.

SOUTH CENTRAL LE GHETTO NOIR DE LOS ANGELES.

Comment mourir à Los Angeles ? Un guide local affirme qu'il suffirait de se promener à pied dans le quadrilatère des rues 79, HOOVER, BROADWAY et FLORENCE, au cœur de WATTS. En 1996, 442 meurtres ont été commis dans ce secteur délabré qui compte un taux de chômage impressionnant.

Le vaste secteur de SOUTH CENTRAL s'est développé dans le bassin de Los Angeles. La géographie plane n'offrant aucun obstacle à la construction d'usines, fut un attrait essentiel pour l'industrie et créa des milliers d'emplois jusqu'à la fin des années cinquante (l'un des quartiers de SOUTH CENTRAL s'appelle FIRESTONE, en référence au fabriquant de pneumatiques).

La fin de la guerre de Corée entraîna la fermeture progressive des usines et le déclin des quartiers environnant, WATTS, WILLOBROOCK et INGLEWOOD. Les émeutes de 1965 auront pour origine un chômage massif et la paupérisation de la population noire. Aujourd'hui, SOUTH CENTRAL voit la part de sa population afro-américaine diminuée, au profit des populations hispaniques et asiatiques, dont le taux de natalité est bien plus élevé.

Marginalisés par le départ des dernières grandes entreprises, victime de la violence des gangs et de l'insécurité qui ont fait disparaître les derniers centres commerciaux, WATTS et SOUTH CENTRAL sont aux antipodes du " rêve américain ". Avec Hélène CRENON, l'autre auteur du guide Autrement, nous avons traversé SOUTH CENTRAL depuis DOWNTOWN en descendant CENTRAL AVENUE.. Le DUNBAR HOTEL et les WATTS TOWERS sont les deux principaux centres d'intérêt de SOUTH CENTRAL. Construit en 1928, le DUNBAR était le seul hôtel de Los Angeles où les noirs pouvaient résider. Rénové en 1988, fréquenté dans les années trente par les musiciens de jazz, un musée situé au rez-de-chaussée abrite aujourd'hui des documents sur l'histoire de la communauté noire de L.A. ( DUNBAR Hôtel and Black Culture MUSEUM 4225 SOUTH CENTRAL AVENUE).

Plus au sud, toujours sur CENTRAL AVENUE, on finit par apercevoir la pointe des WATTS TOWERS. Classées monuments historiques, les huit flèches de Simon RODIA sont l'œuvre d'un carreleur italien qui entreprit leur construction en 1921 et l'acheva en 1954. Assemblage de morceaux de verre, de carrelage et de 25000 coquillages les WATTS TOWERS se veulent le symbole du quartier. Leurs fines silhouettes se découpent au dessus des maisons de WATTS. ( 1765 EAST 107th STREET ). Pour plus d'informations se reporter au guide Los Angeles Editions Autrement. A voir également le MUSEUM IN BLACK. 4331 DEGNAN Bd SOUTH CENTRAL, consacré à la culture afro-américaine de Los Angeles.

 

EAST LOS ANGELES.

Cette ville dans la ville s'étend de part et d'autre des autoroutes 5, 710 et 10. Le FREEWAY 10 avec sa chaussée fissurée et rapiécée, est l'autoroute la plus délabrée de L.A. Le trajet fait traverser BOYLE HEIGHTS puis ALHAMBRA, une ville commerçante sans intérêt particulier. Puis se sont SAN MARINO et DIAMOND BAR, deux exceptions, deux villes bourgeoises et blanches, enclavées dans un environnement à majorité hispanique et asiatique. Ensuite, commence la grande banlieue, c'est à dire le grand nul part.

Les admirateurs de l'écrivain James ELLROY partiront sur ces traces à EL MONTE. L'air y est souvent toxique, à peine renouvelé par le vent chaud de SANTA ANA. Sur le FREEWAY 10, pas de paysages romantiques. Le panorama se réduit le plus souvent à un triste alignement de maisons basses, de parkings, de supermarchés et de casses de voiture. C'est l'envers du décor, l'autre visage de LOS ANGELES…

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